Conseils pratiques et explications pour une vie harmonieuse entre chiens et personnes allergiques
Pour d’innombrables personnes, l’idée de vivre avec un chien est synonyme de bonheur et de complicité. Or, pour les membres allergiques, ce rêve peut se transformer en défi quotidien. Les allergies aux chiens, loin d’être rares, touchent une large partie de la population et peuvent rendre la cohabitation difficile. Pourtant, grâce à une meilleure compréhension des causes des allergies, à l’identification de races dites « hypoallergéniques » et à l’adoption de gestes adaptés, il est possible de partager son foyer avec un compagnon à quatre pattes tout en minimisant les symptômes allergiques.
Comprendre les allergies aux chiens
Les allergies aux chiens ne sont pas dues à la longueur ou à la quantité de poils, comme on le croit souvent, mais plutôt à des protéines spécifiques présentes dans la salive, l’urine et les squames (petites particules de peau morte) des animaux. Lorsque ces particules deviennent aéroportées, elles peuvent être inhalées ou se déposer sur les meubles, tapis ou vêtements, déclenchant une réponse du système immunitaire chez les personnes allergiques.
Les symptômes les plus fréquents incluent :
• Éternuements répétés
• Congestion ou écoulement nasal
• Démangeaisons des yeux, larmoiement
• Toux, essoufflement
• Éruptions cutanées ou urticaire
• Dans les cas sévères, crises d’asthme
La sévérité des réactions varie d’une personne à l’autre, allant de simples désagréments à de véritables crises nécessitant une intervention médicale.
Races de chiens dites « hypoallergéniques »
Le terme « hypoallergénique » prête souvent à confusion : il n’existe pas de chien totalement dénué de potentiel allergisant. Toutefois, certaines races produisent moins de squames ou perdent moins de poils, ce qui limite la quantité d’allergènes dispersés dans l’environnement.
Exemples de races hypoallergéniques
• Caniche (Poodle) : Connu pour son poil frisé et non mue, le caniche existe en plusieurs tailles (toy, nain, moyen, standard) et s’adapte à différentes familles.
• Bichon frisé : Petit chien joyeux au pelage bouclé, il est réputé pour sa faible perte de poils.
• Schnauzer (nain, moyen ou géant) : Cette race possède un poil dur qui retient mieux les squames.
• Labradoodle : Un croisement entre le caniche et le labrador, souvent choisi pour son caractère hypoallergénique, bien que tous les individus ne présentent pas le même degré d’innocuité.
• Bedlington Terrier : Sa fourrure ressemble à celle d’un agneau et il perd peu de poils.
• Kerry Blue Terrier : Ce terrier au pelage ondulé est aussi reconnu pour être mieux toléré par les personnes allergiques.
• Chien d’eau portugais : Chien énergique, son poil bouclé limite la dispersion des allergènes.
• Shih Tzu : Malgré son abondante fourrure, ce chien perd peu de poils et de squames.
• Coton de Tuléar : Chien de compagnie très doux et peu allergisant.
• Yorkshire Terrier : Son poil est semblable à des cheveux humains, ce qui en fait un candidat courant pour les familles allergiques.
Précautions à prendre concernant les races
Même au sein d’une race réputée hypoallergénique, chaque individu peut avoir un effet différent sur les personnes allergiques. Il est donc recommandé de passer du temps avec le chien avant de l’adopter pour évaluer la tolérance réelle.
Cohabiter avec un chien quand on est allergique
Vivre avec un chien en cas d’allergie n’est pas impossible, mais demande une organisation stricte et quelques ajustements quotidiens.
Aménagement de la maison
• Zones interdites : Limiter l’accès à certaines pièces, notamment la chambre à coucher, réduit l’exposition aux allergènes pendant le sommeil.
• Utilisation de purificateurs d’air HEPA : Ces appareils filtrent efficacement les particules fines et allergènes présents dans l’air.
• Aspiration fréquente : Passer régulièrement l’aspirateur (de préférence doté d’un filtre HEPA) sur les tapis, canapés et autres tissus aide à limiter la présence de squames.
• Lavage des textiles : Laver les couvertures, coussins et paniers du chien à haute température élimine les allergènes.
• Réduction des tapis et moquettes : Les surfaces lisses comme le parquet ou le carrelage retiennent moins les allergènes que les tissus épais.
Hygiène du chien
• Brossage régulier : Brosser le chien dehors plusieurs fois par semaine permet de retirer les poils morts et les squames.
• Bains fréquents : Donner un bain au chien (en général toutes les 2 à 4 semaines, selon recommandation vétérinaire) permet de réduire l’accumulation d’allergènes sur la peau et le pelage.
• Alimentation équilibrée : Un chien en bonne santé aura moins tendance à présenter des problèmes cutanés, limitant ainsi la production de squames.
Soins médicaux et traitements pour les personnes allergiques
• Consultation allergologique : Un bilan complet permet d’identifier les allergènes exacts et d’adapter la stratégie à chaque situation.
• Médicaments antihistaminiques : Ils atténuent les symptômes en cas d’exposition ponctuelle.
• Corticoïdes ou bronchodilatateurs : En cas de réactions importantes ou d’asthme, ils doivent être prescrits par un professionnel de santé.
• Désensibilisation : Cette thérapie consiste à exposer progressivement la personne à l’allergène, sous contrôle médical, pour diminuer sa sensibilité avec le temps.
Idées reçues sur les chiens et les allergies
Certaines croyances persistent concernant les chiens et les allergies. Par exemple, il est faux de penser que les chiens sans poil sont toujours mieux tolérés, car la source principale de l’allergène reste la salive et les squames. De même, un pelage long ne signifie pas forcément une plus grande production d’allergènes.
Chaque chien, même au sein d’une même portée, peut produire des quantités différentes d’allergènes, d’où l’importance de tester la compatibilité avant de s’engager.
Vers une cohabitation harmonieuse
Adopter un chien lorsqu’on est allergique impose des contraintes, mais avec la bonne information, des aménagements adaptés et un suivi médical, la cohabitation est souvent possible et épanouissante. Les bénéfices émotionnels, sociaux et physiques procurés par la présence de l’animal peuvent largement compenser les efforts demandés pour limiter les symptômes.
Conseils supplémentaires
• Privilégier les chiens adultes, dont le niveau d’allergènes est plus stable que celui des chiots.
• Éviter les contacts directs avec la salive (ne pas se laisser lécher le visage, se laver les mains après avoir caressé le chien).
• Impliquer toute la famille dans la routine d’entretien pour partager les tâches et limiter les risques pour la personne allergique.
• Consulter régulièrement le vétérinaire pour vérifier l’état de santé du chien et ajuster son hygiène si besoin.
Conclusion
Cohabiter avec un chien tout en étant allergique n’est pas une utopie. En se renseignant sur les races les mieux adaptées, en aménageant son environnement et en respectant des consignes d’hygiène strictes, on peut profiter pleinement de la présence d’un compagnon fidèle. Le dialogue entre la personne allergique, la famille et les professionnels de santé reste crucial pour trouver des solutions personnalisées : chaque situation est unique, mais avec de la patience et de l’organisation, il est tout à fait possible de partager sa vie avec un chien, même en cas d’allergie.
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