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lundi 18 août 2025

Le rôle des chiens dans l’accompagnement du vieillissement humain

 

Présence et bienfaits des chiens en EHPAD et maisons de retraite

Le vieillissement de la population s’accompagne de nouveaux enjeux pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées, notamment en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et en maisons de retraite. Parmi les solutions émergentes et reconnues, la présence animale, et en particulier celle des chiens, occupe une place de plus en plus importante. Le chien, compagnon fidèle et sensible, exerce une influence positive tant sur le plan émotionnel que physique auprès des aînés. Cette relation particulière offre des perspectives enrichissantes pour accompagner le vieillissement et favoriser un environnement bienveillant.

L’approche de la médiation animale

La médiation animale, souvent appelée zoothérapie, consiste à intégrer la présence d’animaux dans le quotidien des personnes âgées ou vulnérables afin de favoriser leur bien-être. Les chiens, notamment, sont choisis pour leur sociabilité, leur capacité d’adaptation et leur aptitude à créer du lien. En EHPAD, ces interventions peuvent être ponctuelles (visites régulières d’un chien médiateur) ou s’inscrire dans un projet de vie plus large, avec la présence permanente d’un animal résident.

La médiation animale implique une collaboration entre professionnel de santé, animateur spécialisé et intervenant· en comportement animalier. Les programmes sont adaptés en fonction des besoins spécifiques des personnes accompagnées, qu’il s’agisse de troubles cognitifs, de perte d’autonomie ou de situations d’isolement.

Bénéfices émotionnels et psychologiques

Le contact avec un chien procure un apaisement et une stimulation affective difficilement égalables. Dans le contexte du vieillissement, nombre de résidentes et résidents font face à la solitude, à l’angoisse et parfois à la dépression. Le chien agit comme un médiateur émotionnel : par des gestes simples (caresses, échanges de regards, jeux), il favorise la production d’ocytocine, hormone du bien-être, et réduit le niveau de stress.

Plusieurs études ont mis en lumière la diminution de l’anxiété, l’amélioration de l’humeur et le développement de comportements sociaux chez les personnes âgées au contact des chiens. Les souvenirs ressurgissent, la parole se délie, et une dynamique de groupe se crée autour de l’animal, encourageant les échanges et la convivialité. Pour des personnes atteintes de troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer, la présence du chien peut favoriser l’ancrage dans le présent et raviver des souvenirs heureux.

Stimulation physique et cognitive

Au-delà de la dimension affective, la présence canine incite à l’activité physique, même modérée. Les promenades, les jeux ou simplement les mouvements pour prendre soin du chien responsabilisent et maintiennent une certaine autonomie. Ces gestes du quotidien redonnent du sens et valorisent les compétences des personnes âgées. En outre, la présence du chien stimule les fonctions cognitives, la mémoire, l’attention et la concentration à travers l’interaction et la répétition de consignes simples.

Pour celles et ceux qui souffrent de troubles moteurs ou de perte de mobilité, le chien peut devenir un partenaire de rééducation : tendre un objet, lancer une balle ou marcher à ses côtés encouragent les mouvements et participent au maintien ou à l’amélioration des facultés physiques.

Lutte contre l’isolement social

L’isolement est l’un des grands défis à relever dans les EHPAD et maisons de retraite. L’arrivée d’un chien change l’atmosphère, attire les regards, suscite des conversations et fédère autour de lui. L’animal devient un point de repère, un sujet commun, un motif pour sortir de sa chambre ou de son silence. Il favorise l’intégration des nouveaux résidents, offre du réconfort lors d’épisodes difficiles (deuil, maladie) et brise le cercle vicieux de l’isolement.

Des ateliers collectifs autour du chien (jeux, toilettage, séances de lecture) permettent de renforcer le sentiment d’appartenance et de créer une dynamique de groupe bénéfique. Les familles elles-mêmes sont souvent touchées par la présence de l’animal, qui contribue à humaniser l’institution.

Effets sur la santé physique

Les études montrent que les interactions régulières avec un chien peuvent avoir des effets positifs sur la santé : baisse de la tension artérielle, du rythme cardiaque, réduction des douleurs chroniques, amélioration de la qualité du sommeil. Le chien apporte aussi une routine, structurant les journées et incitant à une meilleure hygiène de vie.

Pour les personnes présentant des pathologies lourdes ou en fin de vie, le chien apporte apaisement, chaleur et présence silencieuse, parfois plus efficace que de longs discours ou des traitements médicamenteux.

Enjeux éthiques et organisationnels

L’introduction d’un chien dans un EHPAD ou une maison de retraite ne s’improvise pas. Il s’agit de garantir la sécurité de tous et de respecter les besoins de l’animal. Cela suppose une sélection rigoureuse du chien, une formation adaptée, un suivi vétérinaire régulier et l’accord des résidents et de leur entourage. Les professionnels veillent à ce que la présence du chien soit source de bien-être, sans générer de risques (allergies, morsures, fatigue de l’animal).

Le projet doit être discuté collectivement, évalué régulièrement et inscrit dans la charte de vie de l’établissement. Des protocoles existent pour organiser les visites de chiens médiateurs, de façon ponctuelle ou régulière, afin de répondre aux attentes et limites de chacun.

Regards croisés et témoignages

De nombreux témoignages de résidentes, de familles et de professionnels soulignent la richesse de la relation avec un chien. Les sourires retrouvés, les gestes de tendresse, la motivation à participer aux activités illustrent les bénéfices concrets de cette démarche. Les chiens apportent de l’imprévu, de la joie simple, et rappellent à toutes et tous la valeur du vivant au cœur de l’institution.

Conclusion

Le chien, par sa fidélité, sa sensibilité et sa capacité à nouer des liens profonds, s’impose comme un précieux allié dans l’accompagnement du vieillissement en EHPAD et maisons de retraite. Son rôle dépasse celui de simple divertissement : il contribue à préserver la dignité, l’autonomie et la joie de vivre des personnes âgées, tout en renforçant la dimension humaine des lieux d’accueil. L’intégration de la médiation animale s’inscrit dans une vision globale de l’accompagnement, où chaque résident· est reconnu· dans sa singularité et son désir de relation.

 

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